Promotion des talents burkinabè dans le monde : Ces managers locaux d’artistes n’y peuvent rien
Le pays des Hommes intègres regorge de talents artistiques. Dans presque toutes les catégories de l’art (danse chorégraphique, art plastique et graphique, théâtre, cinéma, musique, etc.), les Burkinabè peuvent souscrire sans doute des noms qui ont fait et qui font toujours la fierté du continent africain. Malheureusement, ceux-là, ne sont pas toujours sous le feu des projecteurs au niveau national. Ce ne sont pas, ayons le courage de le dire, les véritables ambassadeurs culturels burkinabè qui sont toujours promus par les médias locaux. Mais plutôt, un certain nombre d’artistes naïfs, à la solde d’une catégorie de personnes.
L’approche managériale au Burkina Faso, depuis plus d’une décennie est toujours au stade embryonnaire. La plupart des jeunes qui s’y aventurent viennent sans aucune formation requise en communication, en marketing ou en gestion. Ils se contentent de quelques séances de renforcement de capacités, pour se prévaloir managers professionnels. Ils ignorent les outils et techniques de positionnement d’un artiste à l’international. Pis encore, moins ambitieux ils ne disposent d’aucun plan pour conduire une carrière artistique hors des frontières. Ils se contentent des commissions sur les cachets et le tour est joué. Conséquences, bonjour l’échec avec l’artiste qu’ils managent au bout de quelques temps !
Pour preuve, il n’existe pas, à ce jour, une seule maison de disque au Burkina Faso ou un seul manager burkinabè capable de positionner un talent dans le circuit mondial de distribution ou de diffusion. Il faut toujours s’attendre, à ce que des expatriés occidentaux fassent des exploits à la place de ces hommes dits forts du showbiz local. Pouvons-nous citer, particulièrement dans la musique, feu Victor Démè ou Jacob Salem. Ils ont eu la chance de surfer sur des grandes plateformes mondiales d’expression musicale grâce à des agents artistiques d’ailleurs.
Mais en réalité, qu’est-ce qui ne va pas ? Pourquoi le Mali, le Sénégal, la Côte-d’Ivoire, entre autres qui sont pratiquement, dans les mêmes conditions que le Burkina Faso arrivent à hausser leurs artistes à un niveau mondial ? Oumou Sangaré, Youssou N’Dour, Alpha Blondy, en plus de leurs potentiels ont-ils compris qu’il fallait sortir de leurs pays afin de côtoyer le succès et revenir régner en maître chez eux ? Peut-être que oui.
L’Art avec grand (A) n’a aucune frontière. Entre la création et le succès recherché, il faut des auxiliaires compétents, de vrais stratèges capables de percer n’importe quel marché. C’est pourquoi le domaine du management artistique requiert un savoir-faire, un savoir-être, un savoir-vendre, une école, une intelligence inouïe, etc. Un manager d’artiste doit disposer d’armes nécessaires pour positionner et booster son produit sur une grande étendue. Disposons-nous sérieusement des managers d’artistes au Burkina Faso ? Qui sont-ils alors ?
Dans un tel environnement infécond et inopportun, l’artiste burkinabè ne devrait-il pas changé d’approche ? N’est-ce pas ce qui explique le fait que certains artistes n’emploient pas de manager?
Ce qui manque à certains jeunes talents burkinabè, c’est simplement le courage, le sacrifice. Il ne faudrait pas avoir peur d’explorer d’autres horizons, de prendre le risque, de se défaire de certains filous et amateurs du showbiz … Nul ne peut atteindre ses objectifs en recrutant du personnel incompétent. Le carburant est à l’engin ce que le personnel est à l’entreprise.
De très supers talentueux artistes-musiciens, citons entre autres, Marie Gayeri, Sydyr, Damo Kilé, Dicko Fils, Rama N’Goni, Awa Sissao, Art Melody, errent dans un showbiz passoire, alors qu’ils sont des artistes de rang mondial, artistiquement parlant. Et que dire du groupe Kalyanga ? Il faudra prendre le risque de tenter sa chance ailleurs. Il faudra se diriger vers des contrées où l’on reconnaîtra vos valeurs. Il faudra s’inspirer de certains artistes dans certaines disciplines artistiques (danse chorégraphique, théâtre, cinéma, etc.), c’est-à-dire saisir les opportunités ailleurs et revenir régner en maître au pays, au calme. Les artistes-musiciens burkinabè, Kandy Guira ou encore Wendlavim Zabsonré, auraient-ils peut-être compris ?
La Rédaction