BBDA : Les réalisations de Wahabou Bara en quatre ans de gestion
Le Bureau Burkinabè du Droit d’Auteur (BBDA), a organisé un déjeuner de presse, le 23 décembre 2020 à Ouagadougou, pour dresser son bilan des quatre dernières années. Entre 2016 et 2020, sous l’ère Wahabou Bara, actuel Directeur général, l’institution a engrangé des résultats jugés satisfaisants allant de l’augmentation du montant des collectes à l’amélioration des conditions de vie des créateurs membres.
Le Bureau Burkinabè du Droit d’Auteur (BBDA) est un établissement public de l’Etat, à caractère professionnel. Créé par décret en 1985, il est à la fois sous la tutelle technique du ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCAT) et sous la tutelle financière du ministère en charge des finances. En tant qu’organe de gestion collective du droit d’auteur et des droits voisins, sa principale mission est d’assurer la collecte des redevances de droit d’auteur et de les repartir à ses membres créateurs. Depuis sa création plusieurs directeurs généraux se sont succédé dont Wahabou Bara, actuel DG. Arrivé à la tête du BBDA en juin 2016, rien ne laissait présager une tâche facile, dans un environnement houleux, marqué par les mouvements d’humeur interminables des créateurs membres. C’est sur des braises ardentes que l’ex-manager de Yeleen étalait sa natte.
Les initiatives RDA, Fonds AMA, CTIOLA, …
Wahabou Bara a d’entrée de jeu commencé par rehausser l’image du BBDA avec un nouveau logo et un nouveau slogan, « Le BBDA, une clé pour l’épanouissement des créateurs ». Conscient des grandes attentes des créateurs, le nouveau manager pour mieux dynamiser ses actions, procède par convoquer l’Assemblée Générale, l’organe suprême du BBDA qui ne s’était pas réuni depuis des années.
Une nouvelle dynamique s’installa et les initiatives s’enchaînèrent. Au nombre, la Rentrée du droit d’auteur (RDA) en 2016 qui se veut tournante chaque année dans les régions du Burkina Faso pour favoriser un espace d’échanges entre les parties prenantes ; la délocalisation de l’Académie de l’organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) pour la première fois en Afrique, accueillie donc par le BBDA ; la mise en place de la Commission Technique d’Identification des œuvres littéraires et artistiques (CTIOLA) pour réduire les plaintes et autres conflits pendant l’identification et l’affectation des oeuvres ; le dispositif d’assistance sociale aux créateurs du 3e âge pour soulager leur peine à travers le Fonds d’Aide aux Membres Agés (FAMA). Le BBDA a en outre, décidé de l’uniformisation des coefficients de la musique traditionnelle avec celle de la musique moderne d’inspiration traditionnelle. Les deux genres ont désormais le coefficient 5.
FES ou la solidarité exceptionnelle du BBDA en temps de Covid-19
En mars 2020, le Burkina Faso venait de faire face à une crise sanitaire lugubre créant ainsi une situation économique précaire chez certains acteurs culturels notamment les artistes. A situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle. Le BBDA en rescousse aux créateurs dans le besoin, a proposé le Fonds exceptionnel de solidarité (FES) pour atténuer la souffrance de certains de ses membres. Une somme de 150 millions FCFA a été mobilisée pour repartir entre 5000 membres environ.
L’innovation au plan juridique
L’une des réalisations les plus intéressantes aussi du BBDA au cours du Plan stratégique de développement (PSD) triennal, 2017-2020, a été l’adoption de la nouvelle loi 048 du 12 novembre 2019, portant propriété littéraire et artistique et ses trois décrets d’application. Elle propose de nouveaux modes de consommation des œuvres littéraires et artistiques au Burkina Faso.
Le plus historique sous la gestion Wahabou Bara est le paiement de droit d’auteur aux journalistes et éditeurs de presse écrite, rendu possible en 2020. C’est une première en Afrique et nulle part ailleurs dans un organe de gestion collective de droit d’auteur dans le continent, cette réalité est constatée.
En terme de gouvernance, Wahabou Bara et son équipe ont laissé entrevoir leur satisfaction. En brandissant les chiffres, il apparaît qu’en 2016 le BBDA a collecté plus de 600 millions FCFA à repartir à ses membres. La recette a évolué progressivement pour atteindre plus d’1 milliard FCFA en 2019 et aussi en 2020. C’est dire qu’entre 2016 et 2020, le BBDA e reparti plus de 4 milliards FCFA.
Pendant ces quatre dernières années, le BBDA a également confié avoir soutenu 1877 projets culturels à hauteur de 612 818 900 FCFA, à travers le Fonds de promotion culturelle (FPC).
Nonobstant les résultats engrangés du DG et de ses collaborateurs, le Syndicat national des artistes musiciens du Burkina (SYNAMUB), n’a pas manqué de décrier une gestion de Wahabou Bara qu’il juge « opaque ». Ce mouvement est monté au créneau pour réclamer de la transparence, un audit du BBDA, etc. A-t-il entravé la marche vers l’atteinte des objectifs du BBDA ? A cette question, le Secrétaire général du BBDA, Lanssan Moïse Kohoun a répondu : « le SYNAMUB n’a pas empêché de dérouler nos programmes d’activités. Au contraire, il nous a simulés à améliorer certains aspects ».
Pour garder le cap et maintenir la même dynamique, le BBDA, avec ses 9640 créateurs actuellement, s’est doté d’un nouveau plan 2021-2023 avec encore plus des défis à rélever.
Malick SAAGA