Rire en fête 2020 : Sous le signe de la résilience

Rire en fête 2020 : Sous le signe de la résilience

Le festival international d’humour, Rire en fête qu’organise le Collectif des Architectes du Rire (CAR), se tient du 2 au 4 octobre 2020 à Ouagadougou. Cette deuxième saison, placée sous le signe de la résilience, a donné le ton depuis le siège du CAR, dans la soirée du 2 octobre 2020 par un spectacle d’une brochette d’humoristes africains et de la diaspora, à guichet fermé. 

Rire en fête est un festival international d’humour qui accueille annuellement les humoristes burkinabè et ceux de l’Afrique et de sa diaspora. L’idée a seulement germé en 2019, lorsque le Collectif des Architectes du Rire (CAR) s’attelait à célébrer ses noces de coton. « Il faut dire qu’à la base, ce n’était pas un festival. L’année passée, nous avons décidé de fêter les un an du CAR. On avait décidé d’inviter des amis humoristes, qui durant l’année, nous ont soutenus en venant jouer au CAR. On s’est alors dit pour clore l’année, on réinvite tout le monde pour faire une soirée. Finalement, cette soirée ressemble à un festival. C’est comme ça, que rire en fête est né pour fêter le rire ensemble », a expliqué le président du CAR, Moussa Ouédraogo dit Moussa Petit Sergent.

Jones a assuré la présentation

Après une première saison satisfaisante du fait de l’engouement, il ne fallait donc pas s’arrêter en si bon chemin. Malgré le contexte économique morose frappé de plein fouet par le Covid-19, le CAR a tenu toutes ses promesses. « Même avec la situation sanitaire compliquée, on s’est dit en tant qu’artistes, que le sens même de notre existence se trouve là. Ce n’est pas parce qu’il y a la crise, ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de partenaires solides pour nous accompagner que nous devons baisser les bras. Avec les collègues, on s’est dit qu’on se donne nous même les moyens de réussir le festival », a indiqué Moussa Petit Sergent. Pour une telle fête d’envergure internationale, il a révélé cependant n’avoir eu aucun accompagnement sur le plan national. « Ce qui est quand même un peu aberrant », a-t-il regretté. 

Rire en fête est certes un jeune festival, mais pas dans les faits artistiques. En effet, à l’ouverture officielle de cette deuxième saison, les humoristes sont venus du Togo, de la Côte-d’Ivoire, du Congo, du Niger, de la diaspora. A près de 120 minutes, ils se sont succédé sur la scène du CAR. Adama Dahico, Valentin VieyraIro Mamane, Phil Darwin, Aladji Cliachi, Moussa Petit Sergent, entre autres ont pu provoquer des éclats de rire à chacun des spectateurs présents. Non seulement le CAR a réussi à regrouper des humoristes africains et de la diaspora à Ouagadougou dans une situation pas évidente, mais surtout, il a pu jouer à guichet fermé au premier soir. 

C’est pourquoi cette présente saison placée sous le signe de la résilience a, dès le premier jour, atteint ses objectifs. « On a fait 7 mois sans jouer, 7 mois de galère dans la vie d’un artiste, ce n’est pas évident. On est des humoristes et on est appelé à faire rire des gens. Quand nous-mêmes, on ne rit pas, c’est compliqué de faire rire les gens. C’était un challenge pour nous de convoquer le public pour leur faire rire. C’est de montrer alors comment l’art peut être résiliant, essentiel dans la vie de tout un chacun », a renchéri Moussa Petit Sergent. 

Moussa Petit Sergent

Il est soutenu dans ses propos, par son collègue et amis, l’humoriste ivoirien, Adama Dahico qui a tout autant réussi sa prestation comme tous les autres humoristes de la soirée. « Si nous existons, c’est parce que le public nous accompagne au quotidien. Le public nous soutient et il a vraiment besoin de joie, de se détendre. Il n’y a pas que les médicaments qui existent en pharmacie. Le rire aussi fait partie des remèdes qui puissent soulager et donner assez de vigueur aux uns et aux autres », a assené Adama Dahico. Pour lui, son jeune frère Moussa Petit Sergent mérite tout son accompagnement, parce qu’il se bat pour le rayonnement de l’humour en Afrique francophone. 

C’est aussi l’avis de l’humoriste togolais, Valentin Vieyra. C’est la première fois qu’il foule le sol burkinabè et ça, il le doit au CAR. À l’en croire, l’humour africain a fait un grand pas et peut se consommer partout ailleurs dans le monde grâce à de telles initiatives. « J’ai été ravi de voir ce soir des artistes burkinabè qui étaient vraiment à l’aise. Ce qui nous a permis à nous internationaux de pouvoir s’affirmer devant ce public. Le travail du CAR a réussi et je félicite Moussa et tous ces humoristes impliqués », s’est-il réjoui. 

Valentin Vieyra du Togo

Les prestations continuent, cette fois-ci du côté de l’Institut Français de Ouagadougou, en cette deuxième journée. Des humoristes célèbres sont attendus dont Adama Dahico ou encore Moussa Petit Sergent himself. Après cette soirée, cap sera mis sur la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), le 4 octobre prochain, où le CAR entend communier avec les pensionnaires dudit établissement. Il est donc prévu des prestations d’humour aussi avec en levée de rideau des détenus humoristes ; un match de football et un repas communautaire.

Cette deuxième saison de Rire en fête a été possible grâce aux sacrifices du CAR, des humoristes invités et aussi à l’accompagnement de partenaires internationaux que Moussa Petit Sergent a tenu à souligner. « Si les partenaires nationaux attendaient de voir, si le Rire en fête est crédible, je pense que maintenant, ils ont la réponse et que la prochaine édition ils pourront nous soutenir », a-t-il souhaité. 

Malick SAAGA 

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