Phanuel Ouédraogo, artiste-batteur-chanteur : A la découverte d’un pur talent
Le musicien batteur, Phanuel Ouédraogo est l’invité de notre Rédaction. Aussi, auteur compositeur interprète, nous sommes allés à sa rencontre le 29 avril 2020 à Ouagadougou, pour mieux le faire découvrir aux Burkinabè et au monde entier. Ce jeune artiste, pétri de talent, auteur du single « Je bénirai le nom du Seigneur », qui tourne en boucle sur sa chaîne Youtube, nous a conduit dans l’intimité de son art. Zoom sur une prodigieuse carrière.
Il se nomme Phanuel Baowendsom Ouédraogo à l’Etat civil et Phanuel comme pseudonyme dans l’univers musical. Auteur compositeur interprète, ce jeune artiste burkinabè, la vingtaine bien sonnée, est un batteur de formation depuis le bas âge. Accueilli à sa naissance, dans les main d’une chantre chrétienne, Germaine Ouédraogo et d’un musicien d’église, Paul Ouédraogo, Phanuel sera nourri de chant, de louange et d’adoration. Très tôt, il découvre la batterie à l’âge de quatre (4) ans et se met à tout casser dans la cuisine à l’aide de cuillères ou de fourchettes. « Dès le bas âge, j’étais vraiment passionné de batterie. Je regardais les vidéos et ensuite je cassais tout à la maison avec les cuillères et les fourchettes », a expliqué Phanuel. Observateurs et conscients, ses parents décident alors d’offrir une batterie à leur bien-aimé avant même ses 5 ans.
Suivant le fil de son destin, le petit Phanuel est confié en 2001, à Sylvain Porgo (musicien batteur), pour mieux apprendre les abc de la batterie. La formation se poursuivra à l’église d’Antenne Ville, avec les cours de musique initiés par Issouf Compaoré, émérite chanteur qui a écrit les belles pages de la musique voltaïque. Toujours dans la soif d’apprendre, Phanuel est par la suite inscrit aux ateliers vacances musique de Reem-doogo en 2006. Pendant 4 ans, il va se forger. Avec la même fougue, il participe au concours de musique chrétienne, la Harpe de l’excellence et sortira à la fois vainqueur avec son orchestre et deuxième meilleur batteur de la compétition.
Le goût prend encore plus du goût et Phanuel s’est encore convaincu qu’il pouvait mieux faire. Son quotidien est partagé entre répétitions, louanges ainsi qu’adorations à l’église et accompagnement des vedettes de la chanson moderne.
2014 sonne pour lui comme l’année du salut du Seigneur, indique-t-il, car il va saisir une opportunité, celle de participer à une résidence artistique à Grenoble (France) à travers le festival « Diversities ». « C’était ma première plus grande expérience de la scène. C’étaient des résidences et cela m’a permis de mieux apprendre et d’enrichir ce que je savais déjà », a-t-il confié.
A la suite de cette belle expérience, Phanuel, qui se relèvera d’une grave maladie va encore renouer avec la batterie. Désormais mieux outillé, il sera sollicité par Rama N’goni, Malika la slameuse, Miss Wedra, Eric Yelkouni, Sylvain Dando Paré, entre autres pour des collaborations live.
Le gamin a grandi. L’étudiant en licence, ne se fixe aucune limite. Phanuel a alors réfléchi à un projet personnel. Il s’agit d’un single intitulé « Je bénirai le nom du Seigneur » qu’il a posté sur sa chaîne Youtube, le 4 avril 2020. C’est une auto programmation et un auto arrangement depuis son home studio. « J’ai un home studio à la maison. J’y ai donc personnellement arrangé la chanson ». L’oeuvre musicale explore selon lui, une coloration nigériane auréolée du mandingue, afin de rendre grâce à son Seigneur pour ses bienfaits. « J’aime ce qui est assez original. Je n’aime pas ce qui est monotone. J’aime le voyage musical avec un savant mélange de tout », a laissé entendre cet artiste polyvalent. Ses attentes sont claires. « Ce n’est que le début d’une grande aventure. Il y a beaucoup de choses que j’aimerais partager avec l’univers ».
Phanuel est à suivre avec la plus grande attention car des batteurs-vedettes, on en compte au bout des doigts au Burkina Faso. Un beau parcours, une vraie école pour ce jeune homme qui conjugue de façon la plus exemplaire son art musical. Il sait choisir ses accords, composer ses mélodies puisqu’il joue aussi, selon sa confidence, de la guitare et du piano, et mieux encore, il sait orienter ses collaborateurs sur ce qu’il aimerait exactement entendre dans sa musique.
L’engagement de ce jeune talent, est d’apporter sa plus-value à la musique burkinabè en exploitant plus les rythmes du terroir. Il entend « apporter une touche assez moderne de nos rythmes traditionnels », car il estime que cette génération musicale actuelle ne s’intéresse pas trop vraiment au feeling musical à l’ancienne. Phanuel a annoncé, une très prochaine chanson et aussi un album. C’est à suivre alors de près.
Malick SAAGA