Sécurité au Sahel : Les acteurs culturels des pays du G5 Sahel en horde de bataille

Sécurité au Sahel : Les acteurs culturels des pays du G5 Sahel en horde de bataille

Les Ministres en charge de la culture des pays du G5 Sahel et d’autres experts sont en conclave depuis la matinée du 15 janvier 2020 à Ouagadougou. Il s’agira pour tous les participants d’échanger autour du thème : « Contribution de la culture à la prévention et à la lutte contre l’extrémisme violent au Sahel » afin de définir des axes stratégiques efficaces de lutte contre l’extrémisme violent au Sahel.

La conférence des Ministres en charge de la culture des pays du G5 Sahel, s’est ouverte en présence du Ministre burkinabè de la Culture, des Arts et du Tourisme, Abdoul Karim Sango et la Ministre malienne de la Culture, Rama Ramatoulaye Diallo. A leurs côtés, des experts culturels issus des cinq (5) pays du G5 Sahel et aussi de la Côte d’Ivoire et du Sénégal,  vont exposer aux yeux du monde, comment la culture peut-elle contribuer à lutter contre l’extrémisme violent.

Fédérer les compétences culturelles

Le Ministre burkinabè A. K. Sango a, dans son adresse « demandé aux acteurs culturels de mener la réflexion sur les axes et le mode opératoire des actions à initier pour une gouvernance intégrée du patrimoine culturel et artistique, en lien avec la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent ». Il estime que la réponse militaire à ces multiples violences au Sahel est nécessaire mais ne saurait dans ce contexte être suffisante. Il faut une approche holistique en intégrant tous les compartiments de la vie dont la culture. C’est dans cet esprit que cette rencontre a été initiée par le département de la culture burkinabè avec le soutien du PNUD pour mieux réfléchir sur le rôle que peut bien jouer les acteurs culturels des pays du G5 Sahel que sont le Mali, le Niger, la Mauritanie, le Tchad et le Burkina Faso. Autrement dit, il va s’agir plus concrètement de fédérer les intelligences sur le socle culturel à travers des valeurs culturelles de référence (le respect, la tolérance, l’hospitalité, la solidarité, etc.).

L’ouverture des travaux

Agir sur les consciences

En s’interrogeant sur comment la culture peut mieux répondre efficacement à la lutte contre l’extrémisme violent, l’expert et président de la commission thème, Draman Konaté nous apprend davantage. « Au Burkina Faso, nous avons une longue tradition, en terme de d’hospitalité, de solidarité et même l’intégrité… A travers ces systèmes de valeurs que nous avons, nous pouvons amener les jeunes qui n’ont pas de repère et  qui parfois sont tentés de joindre les rangs des djihadistes de ne pas le faire », a-t-il expliqué. A l’en croire toujours, la finalité est d’agir sur les consciences, le moral, l’éthique.

Draman Konaté

Définir la culture au préalable

Le Docteur Ly, participant est convaincu que la culture est efficace pour lutter contre l’extrémisme violent. Mais, d’abord, c’est quoi la culture ? Pour lui, il faut au préalable la définir de façon claire avant de se projeter dans les propositions. « C’est maintenant seulement que les gens commencent à comprendre ce que c’est de la culture. Même dans cette salle très peu de gens savent exactement c’est que c’est la culture. Ça serait une première clarification à faire et voir à partir de cette définition claire, comment la culture peut agir », a-t-il indiqué.

Mamou Daffé

La culture est la solution

L’expert culturel malien Mamou Daffé partage également la même position. Selon lui, « la culture est une arme. Aujourd’hui, la solution, c’est la culture. Nous allons la mettre devant pour contrer le mal, parce que nous avons combattu avec les armes et on a vu les insuffisances. Il est clair que cette guerre, nous la gagnerons avec un développement socioéconomique et culturel. L’art est un instrument puissant pour éduquer à la citoyenneté et pour éduquer la jeunesse du Sahel. C’est au niveau de la tête qu’il faut travailler. Aujourd’hui, nous devons avoir un nouveau type de citoyen qui ne sera pas forcement influençable par des charlatans venu d’ici ou d’ailleurs. Cette conférence va être une conférence avec une capacité de proposition concrète ».

Dehyé Wakalo Adoum

Si pour le participant tchadien, Dehyé Wakalo Adoum, tous les participants sont unanimes que la culture est une piste de solution, il faut alors s’y mettre pour trouver des solutions idoines au mal qui sévit les pays du G5 Sahel. Le fait de se réunir est déjà une arme qui pose déjà les jalons pour une approche culturelle utile, dit-il.

Mais, il ne faudrait pas s’attendre de cette conférence que les hommes de la culture prennent les armes comme les militaires pour aller combattre, a souligné Mamou Daffé. L’impact de ce conclave à Ouagadougou ne s’inscrit pas dans l’immédiat mais plutôt symboliquement dans le temps.

Malick SAAGA

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