« Elles s’engagent débout» : Un vernissage au féminin qui invite au combat
« Hangar 11 » organise, à Ouagadougou, un vernissage du 11 au 30 novembre 2019 intitulé « Elles s’engagent débout ». Il s’agit d’un collectif d’artistes plasticiennes « engagées » au nombre de six (6) qui tente de porter haut la voix des « Femmes sans voix » à travers leurs œuvres d’art.
Elles sont six (6) femmes, six (6) artistes-plasticiennes de contrées différentes. Partageant la même passion et surtout le même engagement, elles ont voulu exprimé le ras-le-bol de la femme à travers leurs œuvres artistiques. Installation géante à base de bouteilles usées de déodorant, peinture murale représentant la femme, œuvres d’art peintes sur tableaux, voici entre autres les expressions artistiques de Francky Belany, Haoua Kaboré, Ouassila Kharoune, Agnès Tebda, Muindila Tshibangu et Makamssa Yago.
L’objectif, selon ce collectif est d’élever la voix pour galvaniser les femmes. « Que chaque femme dans son petit coin arrive à entendre ce message et de bouger les fesses, de se lever et se battre pour améliorer sa condition de vie. Parce que personne ne le fera à sa place », a indiqué l’une des six (6) artistes, Makamssa Yago.
L’idée est née de la structure d’art contemporain « Hangar 11 », qui a voulu que les femmes elles-mêmes dénoncent leurs conditions de vie. C’est pourquoi cette structure a accueilli, ces six (6) femmes dites « engagées et dynamiques » dans son enceinte, le 3 novembre 2019 pour une résidence d’une semaine, épiloguée par le présent vernissage.
« Cette idée n’est pas née d’hier. Elle est née depuis quelques années, depuis qu’on a constaté qu’il y avait une nouvelle génération de jeunes femmes assez engagées, assez dynamiques. Elles ont déjà travaillé ensemble à plusieurs reprises. C’est une dynamique aussi qu’on voit dans le cinéma, dans la littérature. Cela nous tenait aussi à cœur de faire cette exposition », a expliqué le co-responsable de Hangar 11, Pierre Garel. Il estime qu’elles ont des choses à dire en tant que femme sur leur marginalisation et autres faits dévalorisants.
Le message derrière cette exposition, est une invite à s’assumer en tant que femme, reconnaître ses devoirs mais aussi revendiquer ses droits pour une amélioration de ses conditions de vie. « J’ai travaillé sur la femme incomplète, celle qui est battue. Celle qui se sent vraiment incomplète tant de l’intérieur que de l’extérieur », a laissé entendre donc Makamssa.
Muindila Tshibangu est aussi du collectif. Elle dit avoir exposé deux œuvres comme chacune des cinq (5) autres. Et dans ce travail bien que collectif, chacune a apporté sa touche artistique personnelle sur fond du thème.
Pour la première journée du vernissage, le public n’a pas marchandé son temps pour apprécier les chefs-d ’œuvres artistiques conjugués au féminin. La soirée a été dosée par une prestation acoustique de l’artiste-musicien burkinabè Jacob Salem. L’exposition reste ouverte, jusqu’au 30 novembre prochain, du mardi au dimanche, de 12 heures à 22 heures, à Ouidi, derrière l’église de Kologh Naaba.
Malick SAAGA