Tourisme : L’arme utile pour lutter contre le terrorisme

Tourisme : L’arme utile pour lutter contre le terrorisme

C’est une lapalissade de souligner que les activités du secteur touristique ont des retombées socio-économiques indéniables au pays des hommes intègres. Le tourisme représente une importante source d’entrée d’argent importante. Selon l’Observatoire national du tourisme (OBSTOUR), les recettes touristiques se chiffrent chaque année à plusieurs milliards F CFA (plus de 53 milliards en 2009).

Le tourisme, il faut le dire, crée de milliers d’emplois directs (hôtels, restaurants, services de transport et magasin, les guides de tourisme, les pisteurs etc.) et indirects (agriculture, élevage, télécommunication, pêche, industrie agro-alimentaire et du bâtiment). Malheureusement, à l’instar de ceux de la sous-région, le secteur touristique  burkinabè est confronté à un certain nombre de difficultés ou de facteurs qui entravent son développement.

L’absence ou l’insuffisance des réseaux routiers et ferroviaires, la faiblesse des investissements, la concentration des hôtels dans les zones urbaines qui limite le tourisme d’intérieur ou de loisirs; le faible niveau des formations de personnel en hôtellerie; le développement des filières d’hébergement informel qui induit un manque à gagner fiscal, etc. sont les principaux obstacles à l’essor de notre tourisme. De plus, à l’ère d’internet qui a transformé notre  monde en un gros village planétaire,  la majorité des établissements hôteliers burkinabè sont aux abonnés absents sur les plates-formes électroniques de gestion des réservations (GDS). Les quelques rares promoteurs qui s’y essaient  se retrouvent très vite en face d’un problème de taille,  à savoir l’instabilité des débits de l’internet rendant difficile, sinon impossible tout paiement en ligne. C’est pourquoi le développement de l’offre touristique communautaire est plus que jamais une nécessité.

Celle-ci doit se traduire par un aménagement des sites touristiques, la construction et le renforcement des infrastructures de base (aéroports, routes, hôtels, restaurants) en vue de désenclaver les zones touristiques et faciliter leur accès aux touristes nationaux et étrangers.

Dans le même ordre d’idées, la mise en place, s’il n’existe pas déjà, d’un fonds pour accroître la capacité hôtelière, à travers le financement du tourisme et de l’hôtellerie, s’avère indispensable. La principale mission d’une telle structure d’investissements touristiques sera d’octroyer des crédits à long terme aux acteurs du monde touristique. Peut-on occulter le terrorisme qui plombe, depuis quelques années, tous les secteurs de notre économie, dont le tourisme? Selon une étude de l’Institut Free Afrik, le Burkina Faso a enregistré entre avril 2015 et 2017, une centaine d’attaques terroristes avec plus d’une centaine de morts. Ces chiffres sont malheureusement aujourd’hui en  nette progression. Nous ne pouvons nier cette terrible évidence. L’hydre terroriste a un impact négatif sur la destination Burkina, et limite par conséquent les flux touristiques.

Face à ce défi sécuritaire, seule une solution permettra de venir à bout de ce phénomène, qui trouve ses racines dans les conditions économiques difficiles des zones en proie aux attaques terroristes, et également par le manque d’e méconnaissance de l’autre, est si nécessaire. Un tourisme développé constitue, de notre humble avis, un moyen efficace de lutte contre le terrorisme, à même de détruire les murs de l’incompréhension, de l’intolérance et de la méfiance, et de rassembler les individus.  Car, nul autre secteur  ne représente à la fois l’ouverture vers l’autre, la stabilité et la paix, si ce ne sont les activités touristiques, et les hôtels, des hauts lieux d’échanges et de rencontres. On devrait donc y penser sérieusement après être sorti de cette crise, surtout que Le pays des Hommes intègres vient d’être élu par consensus et à l’unanimité au poste de premier vice président de la Commission Afrique (CAF) de l’Organisation Mondiale du Tourisme, pour un mandat de deux (2) ans lors de la 23eme session de l’Assemblée générale de l’OMT à St Pétersbourg.

La Rédaction

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