Journalistes culturels : Critiquer, se spécialiser et résister au temps
Les journalistes culturels sont l’un des maillons forts de notre show-biz. C’est indéniable. Sollicités régulièrement pour la couverture médiatique de diverses activités culturelles, ils contribuent à leur manière à dynamiser et booster notre culture par leurs productions journalistiques. Mais, il est à présent temps d’aller au-delà de ce rôle de simples faire valoir des artistes locaux et acteurs culturels du Burkina Faso.
Sous d’autres cieux, les journalistes culturels sont portés sur un piédestal, et reçoivent toute la considération possible des uns et des autres. Pourquoi? En plus de leur travail de collecte, de traitement et de diffusion de l’information, ils jouent, en effet, un rôle éminemment important en ce sens qu’ils portent régulièrement un regard critique et objectif sur les différentes productions artistiques. Leur avis sur une œuvre musicale donnée, ou autre vaut parole d’évangile, sans vouloir sombrer dans le blasphème.
La musique, et la culture burkinabè peine encore à décoller véritablement au plan national et international. L’apport des journalistes culturels avisés pourrait par conséquent être d’une grande utilité, voire changer la donne. Sans verser dans la critique gratuite ou méchante, leur point de vue sera à n’en point douter crucial dans cette quête commune de tirer vers le haut notre culture, et notre musique en particulier. Toutefois, cela suppose au préalable que les journalistes culturels burkinabè fassent d’abord eux-mêmes leur autocritique.
Un journaliste culturel, l’excellent, doit se doter d’une solide culture générale, notamment en ce qui concerne la culture burkinabè dans toutes ses composantes (Musique, Cinéma, Arts plastiques, Théâtre, Mode, etc.). Il doit disposer d’un savoir technique pour mieux aborder les observations avec objectivités. Cependant, la spécialisation dans un ou deux domaines serait un atout non négligeable pour mériter le respect de tous les acteurs du secteur culturel, et des autorités de tutelle du pays des hommes intègres. Car, il est difficile, voire très rare d’être « bon en tout », comme on le dit familièrement. Et qui veut aller loin ménage sa monture.
C’est pourquoi, il revient aux journalistes culturels de se tourner vers l’autoformation en vue de se spécialiser, ou renforcer leur niveau. Retourner sur les bancs de l’université ou ceux de tout autre institut de formation ne serait pas une mauvaise idée en soi. Aussi, c’est l’occasion d’appeler de tous les vœux, la création d’une union des journalistes culturels du Burkina, si elle n’existe pas encore. Outre la défense des intérêts moraux et matériels de ses sociétaires, elle pourra également faire de la formation continue de ses membres (ateliers, séminaires sur des thématiques précises, etc.) son cheval de bataille. A bon entendeur…
La Rédaction