Musique : Les Burkinabè sont compétitifs mais …
La musique est un art. Son praticien, le vrai, ne peut que compter sur ses propres capacités intrinsèques pour conquérir le monde. Le potentiel dont il dispose doit être développé de façon continue afin de répondre aux exigences de son auditoire, dans le temps et dans l’espace. Qu’il ne se fasse pas des illusions en croyant qu’un griot à la bouche mielleuse ou tous autres vuvuzuela du même acabit, qui l’encensent à tout bout de champ, pourraient bien insuffler un quelconque talent.
Le talent ne s’acquiert pas avec la louange ou la flatterie. C’est une aptitude brute qui s’inscrit dans la sempiternelle quête de perfection.
Au Burkina Faso, cette culture n’est pas encore effective chez bon nombre d’artistes notamment les chanteurs. La plupart des vedettes les plus redoutées et les plus médiatisées ne manquent pas d’exposer leurs tares. Les bourdes sont commises pendant les spectacles et de façon récurrente. Il est ressorti dans la confidence que beaucoup attendent un contrat de spectacle avant de se mettre à travailler, à répéter. Inadmissible pour un artiste qui ne vit que de sa musique !
Nos icônes de la musique moderne, même les plus incontestées au plan national ne franchissent toujours pas les frontières. Cela ne veut pas dire que le pays n’en dispose pas à l’international. Seulement qu’une bonne majorité stagne au niveau local, depuis des années. C’est quoi le fond du problème ? Il sied de s’interroger vraiment sur la rigueur et le sérieux de certains praticiens. Le diagnostic à ce niveau pourrait bien révéler une insouciance caractérisée de nos artistes. Car beaucoup ne sont pas méthodiquement assidus au travail.
Il faut déjà battre en brèche cette idée saugrenue qui sous-tend que la musique burkinabè n’est pas compétitive. Tout art, qu’il provienne du Sud ou du Nord est compétitif. Il n’en est pas de même avec toutes les productions artistiques. L’artiste doit travailler sans relâche de sorte à pouvoir s’inculquer une culture artistique intrinsèque. Michaël Jackson, Bob Marley, Victor Dêmè, Lucky Dube étaient de ceux qui l’avaient compris.
Rien n’est encore tard. C’est pourquoi tous ces musiciens qui aspirent à une carrière internationale doivent revoir leur copie et se doter de véritables outils pour la conquête internationale. Les 7 heures de répétitions par jour soit 35 heures, la semaine seraient un bon début. Il faut comprendre que la classe est à l’élève, ce que la répétition est au musicien.
La Rédaction