Formation des ambassadeurs du BBDA : Sensibiliser, sensibiliser et encore sensibiliser
Le Bureau Burkinabè du Droit d’Auteur (BBDA) a formé, le 5 septembre 2019, à Ouagadougou, une dizaine de ses adhérents désignés comme ambassadeurs. Il s’agit d’une activité qui vise à renforcer la culture du droit d’auteur des différentes parties prenantes.
Bon nombre de créateurs et autres utilisateurs de droits n’ont pas encore intériorisé la culture de droits d’auteur et de droits voisins. Les protagonistes engagés dans cet univers ne maîtrisent toujours pas le mécanisme du fonctionnement du Bureau Burkinabè du Droit d’Auteur (BBDA). Soucieux d’un tel environnement délétère, le BBDA a, en prélude à la Journée africaine du droit d’auteur et de la gestion collective, organisé une formation sur le fondement et les principes généraux du droit d’auteur et de droits voisins avec ses onze (11) ambassadeurs choisis dont un absent.
« Nous avons porté notre choix sur certains artistes des différentes filières gérées par le BBDA pour que ces derniers puissent nous accompagner dans nos missions de sensibilisation auprès des titulaires de droits non seulement leurs pairs mais également auprès des utilisateurs qui épousent des réticences à s’acquitter de la redevance. C’est un comité de lobbying qui va nous permettre d’atteindre notre objectif », a expliqué Wahabou Bara, Directeur général du BBDA.
Pour ce faire, ces artistes désignés ambassadeurs pour être efficaces, ont besoin d’être bien outillés sur tout le processus de la gestion collective à savoir les droits fondamentaux, la répartition, la documentation, l’octroi des licences, etc. C’est au regard donc d’un certain nombre d’observations comme le poids de certains titulaires de droit dans la communauté artistique et leur disponibilité, que le BBDA a élevé ces créateurs membres suivants au rang d’ambassadeurs. Ce sont : Imilio Le Chanceux, Dez Altino, Nana Bibata, Saly Z, Dao Koba Boubacar, Jacques Boureima Guengané, Songa Suzane Christelle, Augusta Palenfo, Oumar Dagnon et Cissé Seydou dit Cisby (absent). Ils ont tous prêté l’oreille attentive à chacune des communications données par les collaborateurs du BBDA. Chacun a reçu son attestation en guise de lettre de créance pour mener à bout la nouvelle mission qui l’incombe.
Selon le cinéaste Omar Dagnon, désormais ambassadeur du BBDA, on n’est pas ambassadeurs pour aller dormir sur ses lauriers, a-t-il souligné. « La mission sur le terrain, c’est vraiment de sensibiliser. Dans mon cas, en ce qui concerne le cinéma, il faut d’abord prendre attache avec les salles de ciné pour essayer de leur expliquer le bien fondé du paiement de droits d’auteur. Il y a des chaînes de télé qui ne paient pas la redevance parce qu’elles se disent que le signal est émis depuis l’extérieur. Lors de mes voyages, c’est essayer de rentrer en contact avec leurs responsables pour leur faire comprendre la souffrance de ces artistes burkinabè qui comptent beaucoup sur ces droits », a expliqué M. Dagnon.
Place de la formation. Le premier communicant du jour, Moumouni Dermé, Chargé des stratégies de développement du BBDA, a jugé ingénieux d’exposer d’emblée sur le fondement et les principes généraux du droit d’auteur et des droits voisins. Il a tenté d’éclairer les ambassadeurs sur la nécessité de s’approprier des fondements notamment la loi 032-99/AN du 22 décembre 1999, portant protection de la propriété littéraire et artistique au Burkina Faso. Aussi, il a rappelé à chacun combien il était important de bien définir sa position sur une œuvre pour éviter tout amalgame pendant la déclaration au BBDA.
Celestine Traoré, Directrice de la documentation générale du BBDA s’est appesantie sur les droits et devoirs de l’adhérent. L’adhésion d’un membre au BBDA lui permet d’avoir une assistance sociale ainsi que d’autres accompagnements nécessaires en cas d’évènements malheureux ou heureux, a-t-elle laissé entendre. En revanche, le créateur membre est aussi tenu de se conformer aux principes et règlements du BBDA.
La collecte des redevances de droit d’auteur était également de mise. La communication a été portée par la directrice du réseau clientèle, Armel Renée Compaoré. Est-ce que les utilisateurs d’œuvres à travers les compagnies de transport, les génériques de films reversent vraiment les redevances ? S’est interrogé l’ambassadeur Dez Altino.
Omar Dagnon est encore revenu sur le streaming, un système d’exploitation des œuvres sur internet. Les supports traditionnels tendant à disparaître, est-ce que le BBDA est vraiment préparé pour mieux aborder ce terrain, s’est-il questionné ?
La répartition des droits, la bancarisation des membres du BBDA étaient également sur la table des échanges. Au terme de la formation, les ambassadeurs devraient formuler des recommandations et les transmettre au ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme. Ils ont préféré s’y attelé ultérieurement.
Malick Saga SAWADOGO