Réinsertion sociale après la prison : 37 détenus de la MACB outillés en théâtre et musique

Réinsertion sociale après la prison : 37 détenus de la MACB outillés en théâtre et musique

Le 12 octobre 2022 à la Maison d’arrêt et de correction de Banfora (MACB), dans la région des Cascades, une équipe du Fonds de développement culturel et touristique (FDCT) a pris part à la cérémonie de clôture des ateliers de formation des pensionnaires en jeu d’acteur théâtre et en instruments de musique traditionnelle. Ce sont 37 détenus qui se sont outillés en vue de faciliter plus tard leur réinsertion socio culturelle et professionnelle après la prison.

C’est dans le cadre du Programme d’appui au secteur de la culture (PASEC) 5, avec l’appui du Bureau de la Coopération Suisse, que l’Association « Groupe culture » a pu mettre en œuvre son projet de « création et de formation d’un Ensemble Artistique à la Maison d’Arrêt et de Correction de Banfora ».

Lors de la restitution, les détenus de la MACB ont étalé leur talent artistique

L’objectif visé est de favoriser la réinsertion socio culturelle et professionnelle des détenus après la prison. « Le temps de la peine semble être long chez certains. Et l’animation culturelle va dans un instant atténuer le poids de la peine. Parce que, nous espérons que par moment ils auront des séances de répétition, d’animation, etc. Ensuite cette initiative va leur permettre d’apprendre des métiers artistiques. A leur sortie de prison, ils seront déjà outillés et ils pourront intégrer des troupes théâtrales ou musicales, en tout cas, tout ce qu’ils voudraient faire dans le domaine des arts et de la culture », a expliqué le président directeur artistique de l’association « Groupe culture », Bamadou Sanogo.

Bamadou Sanogo, PDA de l’Association « Groupe culture »

Alors, le projet a consisté à former les pensionnaires de la MACB en jeu d’acteur théâtre, à les initier à la confection et au jeu d’instruments de musique traditionnelle, et aussi à mettre en place une troupe de théâtre et une troupe de musique traditionnelle.

Des 28 participants officiellement annoncés, c’est finalement 37 pensionnaires qui ont été formés, toute chose qui réjouit M. Bamadou Sanogo. « Nous sommes au-delà des résultats puisque nous avons finalement formé 18 personnes en théâtre au lieu de 14 et 19 autres en musique au lieu de 14 », a-t-il indiqué.

Cette formation va en droite ligne avec les missions de la MACB, c’est du moins ce que pense le directeur de cet établissement pénitencier, Issa Thanou. Car, à l’en croire, depuis un certain temps, les maisons d’arrêt et de correction, au-delà du volet sécuritaire s’intéressent aussi à la réinsertion sociale de leurs pensionnaires. L’activité menée par l’Association « Groupe culture », de son avis, peut bien permettre aux détenus de reconstruire leurs relations avec leurs familles, le monde professionnel, etc. « La réussite de tout ce processus dépend de toute la collectivité. Ceci étant, la réinsertion sociale ne saurait être l’apanage de l’administration pénitentiaire elle seule », a-til soutenu.

Le participant S.B

Pour le détenu S.B, participant, le projet est salutaire. Depuis un an, il purge sa peine à la MACB. Chaque jour qui s’égrène dans ce milieu carcéral s’avère difficile. L’activité artistique se révèle être pour lui une bonne bouffée d’oxygène. Non seulement, il occupe utilement ses jours mais aussi, il a désormais les atouts pour intégrer ou former une troupe à sa sortie de prison. « Si je sors, je demande à Dieu de m’aider à réussir dans la musique, parce que c’est ma passion », a-t-il laissé entendre. A l’instar des autres participants, S.B fait partie de l’une des deux troupes créées. Cependant, le représentant des détenus formés, H. S soulève une inquiétude. « Le beau projet qui vient de voir le jour, ce matin, risque d’être un enfant mort-né » s’il n’y a pas de suivi ou une attention particulière sur le fonctionnement de l’ensemble artistique.

Les autorités administratives et le FDCT parmi les officiels

L’Association « Groupe culture » pour réitérer son engagement et marquer sa bonne foi, a doté les troupes au terme de la formation, de balafons, de tams-tams, des djembé, des décors de théâtre, etc.

Il faut rappeler que le projet de « création et de formation d’un Ensemble Artistique à la Maison d’Arrêt et de Correction de Banfora », d’un coût global de 6 186 000 Fcfa, a été financé en bonne partie par le FDCT à hauteur de 5 258 100 Fcfa. Le chef de service guichet industrie culturelle du FDCT, Djébal Konaté, représentant sa directrice générale est revenu sur le bienfondé de l’initiative de l’Association « Groupe culture ». C’est pourquoi le projet a été financé. « Le projet est la preuve que ces détenus sont des citoyens qui sont intéressés, bien volontiers et réceptifs par rapport aux enseignements qu’on viendrait à leur donner. Ils ont montré effectivement qu’ils ont assimilé ce qu’ils ont appris. Cela pourrait  faire d’eux d’autres acteurs, aujourd’hui. L’exercice auquel ils se sont prêtés les prépare à des lendemains meilleurs… Ce sont tous ces éléments qui ont motivé les différents partenaires que nous sommes, le FDCT ainsi que la Coopération Suisse à accorder foi à ce projet et à l’accompagner comme il se doit afin qu’effectivement, on puisse aboutir à des résultats escomptés », a-t-il apprécié.

Djébal Konaté inviter à remettre des attestation aux participants

Au cours de la clôture des activités, les allocutions ont été ponctuées de prestations artistiques et des remises d’attestations de formation.

Malick SAAGA

Kulture Kibaré          

 

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