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Étalon d’or de Yennenga 2025 : Et de 3 pour le Burkina Faso !
Les projecteurs de la 29e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) se sont éteints, le 1er mars 2025. Sur 235 films sélectionnés, toutes catégories confondues, le long métrage fiction « Katanga, la danse des scorpions » du Burkinabè Dani Kouyaté a retenu l’attention et des jurys et des cinéphiles. Le fils de feu Sotigui Kouyaté a raclé six prix en tout dont l’Etalon d’or de Yennenga, portant désormais à 3, cette prestigieuse distinction pour le Burkina Faso.
Le réalisateur burkinabè, Dani Kouyaté, fils de Sotigui Kouyaté se frotte bien les mains. Il a raclé six prix pendant la 29e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) qui s’est déroulée du 22 février au 1er mars 2025. Il s’agit du Prix Sembène Ousmane de Ecobank d’une valeur de 5 millions FCFA ; Prix spécial Fonds de développement culturel et touristique (FDCT) d’une valeur de 2 millions FCFA ; Prix UEMOA en long métrage fiction d’une valeur de 6 millions FCFA ; Prix de la critique africaine Paulin Soumanon Vieira ; Prix du public d’une valeur de 3 millions FCFA et enfin l’Etalon d’or de Yennenga, le sacre suprême de la compétition officielle d’une valeur de 20 millions FCFA. Son long métrage fiction « Katanga, la danse des scorpions », inspiré de la tragédie de Macbeth de William Shakespeare qui a coûté environ 655 millions FCFA est actuellement sur le toit des cinémas d’Afrique. Dani Kouyaté sort du temps et de l’espace pour proposer une fable politique captivante. D’ailleurs, le porte-parole du jury long métrage fiction, Martin Zongo le souligne : « Pour le caractère intemporel et universel de sa cruciale thématique, pour la savoureuse magie qui a permis de fixer l’intemporalité dans notre contemporaine actualité, pour le mode de traitement de cet important sujet qui convoque l’onirique, pour son fort ancrage culturel, à travers ses décors, ses costumes et la valorisation de son identité linguistique, le jury décerne l’Etalon d’or de cette 29e édition du FESPACO au film [Katanga, la danse des scorpions] ».
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Le lauréat de l’Etalon d’or de Yennenga, Dani Kouyaté (gauche) recevant son sacre des mains du Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré. Crédit photo : FESPACO.
Comment l’une des tragédies les plus célèbres de William Shakespeare écrite au début du 17e siècle peut être adaptée en langue vernaculaire mooré (Burkina Faso) au 21e siècle et avoir un si bon écho ? Il suffit d’être un cinéaste ambitieux ou aller à l’école de feu Sotigui Kouyaté comme Dani Kouyaté pour relever le défi. Sa patience et son audace en disent long sur cet exploit, portant ainsi à trois Etalon d’or de Yennenga pour le Burkina Faso, après « Tilaï » de Idrissa Ouédraogo en 1991 et « Buud-Yam » de Gaston Kaboré en 1997. Lire aussi : https://kulturekibare.com/2025/02/25/katanga-la-danse-des-scorpions-un-film-burkinabe-a-lancienne-en-quete-de-letalon-dor-de-yennenga-2025/
Situation sécuritaire burkinabè oblige, le lauréat a dédié son trophée aux Forces de défense et de sécurité (FDS). « C’est un honneur pour moi de ramener l’Etalon d’or au Burkina. Cette victoire signifie également qu’il faut toujours lutter et ne jamais abandonner. Ce trophée, je tiens à le dédier aux Forces de défense et de sécurité. La lutte (contre le terrorisme) est âpre mais la victoire est certaine », a-t-il dit.
A l’instar de la précédente édition, cette 29e édition a également connu un engouement à la hauteur des attentes. A entendre le délégué général du FESPACO, Alex Moussa Sawadogo, la présente biennale a enregistré 425 projections dans 12 sites et 60 rencontres professionnelles incluant des master classes, des colloques et des conférences. Ce sont plus de 13 500 festivaliers à savoir plus de 3 500 professionnels du cinéma et de l’audiovisuel, 2 000 journalistes, 93 directeurs de festivals de 53 pays du monde entier qui ont été accrédités. « C’est une dotation totale de 178 000 000 francs CFA qui a été allouée au palmarès officiel et aux prix spéciaux », a-t-il ajouté. Lire aussi : https://kulturekibare.com/2025/03/01/fespaco-2025-voici-le-palmares-officiel/
Cependant, le délégué général n’a pas omis de rappeler les défis de son institution qui restent toujours le développement des infrastructures adaptées, les financements et la distribution des œuvres africaines. « C’est de cette façon que nous pourrions assurer le rayonnement de notre cinéma sur la scène internationale. Rendez-vous est donc pris du 27 février au 6 mars 2027, pour la 30e édition », a-t-il informé.
Boukari OUED
Kulture Kibaré