
« Bissongo Tissongo » : Un spectacle engagé sur l’environnement vert
Dans le cadre de ses activités annuelles, la Compagnie artistique Danthemuz a présenté sa première création de l’année, le 14 février 2025 à l'Espace Grâce Théâtre cité An 3. Il s’agit du spectacle « Bissongo Tissongo », soutenu par le Bureau burkinabè du droit d’auteur (BBDA) à travers le Fonds de promotion culturelle (FPC). Dans cette mise en scène de Vincent Bazié qui s'inspire de « L'homme qui plantait des arbres » de Jean Giono, il est question de la promotion de l’espace vert.
Nella et Nelly qu’interprètent respectivement Azoumi Laure Guiré et Halimata Nikiéma sont deux sœurs jumelles photographes. Dans leur aventure professionnelle, elles constateront de visu les multiples actions de l’homme sur la nature. D’une part, la coupe abusive du bois, les feux de brousse, les tas d’ordures exposées çà et là, et d’autre part des actes louables notamment le reboisement. Elles étaient alors sidérées de constater l’action nuisible de l’homme parfois volontaire ou involontaire sur l’environnement. Mais leur découragement fut de courte durée lorsqu’elles découvrent l’exploit du vieux Yirisuma. Ce dernier s’est retranché dans un endroit pratiquement désert et infréquenté. Il y passera le reste de sa vie à planter des arbres. En l’espace de quelques années, il s’est réinventé un environnement tout vert. L’histoire ne vous rappelle-t-elle pas celle du prix Nobel alternatif 2018, le Burkinabè Yacouba Sawadogo surnommé « l’homme qui arrêta le désert » ou encore celle de l’autre Burkinabè Salifou Ouédraogo qui a planté 5 mille pieds de baobabs ?

Les deux comédiennes sur scène ont invité les spectateurs à planter des arbres à la fin du spectacle.
Le spectacle « Bissongo Tissongo » est un récit conté et auréolé d’animation de marionnettes pour matérialiser les personnages. A côté, un musicien-orchestre, Kiswendsida Ousmane Ouédraogo agrémente le fil de l’histoire par des bruitages, des mélodies, des rythmes, etc.
Selon le metteur en scène de « Bissongo Tissongo », Vincent Bazié, l’environnement est de plus en plus délaissé alors qu’auparavant, il existait des actions populaires pour le protéger et le préserver. « Il y avait un travail de reboisement que l’Etat faisait chaque année dans des zones où il n’y avait pas du tout de plantes. Je me dis qu’avec cette crise sécuritaire, beaucoup n’arrivent plus à suivre le rythme à cause de l’accès à certaines zones. En montant ce spectacle, je veux interpeller. Nous sommes dans une crise sécuritaire certes, mais n’oublions pas aussi ce qui nous permet de vivre, la terre », a-t-il soutenu. Il souhaite que cette représentation soit comme une étincelle qui va réveiller le goût du reboisement afin de préserver la nature.
A la fin de la représentation, les comédiennes sur scène ont désigné un ambassadeur pour la promotion de l’espace vert à travers la remise d’un plant. « La jeunesse aujourd’hui est active. Elle peut contribuer à améliorer la nature. Je compte beaucoup sur elle pour redonner une vie agréable à l’environnement à travers le reboisement », a laissé entendre le metteur en scène.
Le spectacle « Bissongo Tissongo » se déroule dans le cadre des activités annuelles de la Compagnie artistique Danthemuz. C’est d’ailleurs la première création de l’année 2025 qui est soutenue par le Bureau burkinabè du droit d’auteur (BBDA) à travers le Fonds de promotion culturelle (FPC) 2024. Elle reste à l’affiche les 15 et 16 février 2025, toujours à l’Espace Grâce Théâtre.
Ram OUEDRAOGO
Kulture Kibaré