Soirées d’adaptation théâtrale de contes : Tipoko Zongo est à bout de forces
L’Association L’Afrique Conte a encore égayé le public, à travers ses traditionnelles soirées d’adaptation théâtrale de contes, le 29 novembre 2024 au Musée national du Burkina Faso. Pour cette soirée, ce sont quatre conteurs et un collectif de jeunes conteurs qui ont rappelé l'importance de l'union nationale pour le Burkina Faso dans ce contexte particulier de crise. Cependant, après 9 mois d'aventure, la promotrice Tipoko Zongo avoue être à bout de forces.
Le dernier vendredi du mois de novembre 2024 devait respecter la tradition des Soirées d’adaptation théâtrale de contes. Alors, chose promise chose due ! Ainsi conteurs et conteuses se sont encore invités au Musée national du Burkina Faso (MNBF) pour partager des histoires symboliques en vue de contribuer à l’éducation et à la sensibilisation des populations.
Dans un contexte sécuritaire burkinabè particulier où le tissu social tend à se fragiliser, inviter les uns et les autres à l’union nationale, à l’acceptation de l’autre, à la tolérance, à la cohésion sociale… se révèle judicieux. C’est ce qui a amené la présidente de l’Association L’Afrique Conte, Tipoko Zongo, initiatrice des Soirées d’adaptation théâtrale de contes, à placer cette soirée du mois de novembre 2024, sous le signe donc de l’union nationale. « Après réflexion, nous nous sommes dits que si on était unis, le terrorisme n’allait pas prendre de l’ampleur. On se serait débarrassés depuis longtemps. Vu qu’on n’est vraiment pas unis et qu’on est toujours manipulés, ça fait qu’on est dispersés. C’est en voulant sensibiliser les gens que nous avons opté pour ce thème : l’union nationale », a-t-elle expliqué.
La soirée a connu le passage de quatre conteurs dont trois femmes. Ils se sont exprimés en langue nationale mooré à part l’adaptation théâtrale de contes par le collectif d’enfants conteurs propulsé par l’Association L’Afrique Conte. « D’habitude on varie entre djoula, mooré et français. Le mooré s’est plus exprimé cette fois-ci. C’est notre souhait parce qu’on veut valoriser et promouvoir nos langues maternelles et nationales à travers les contes », a renchéri Tipoko Zongo.
Les contes et adaptations théâtrales de contes dits à cette soirée, se sont appesantis sur l’égoïsme de la hyène ; les différentes fonctions indispensables des organes du corps humain pour mieux traduire l’union dans la diversité ; la générosité, etc.
C’est un public visiblement satisfait que nous avons constaté à cause de ses chaleureuses réactions pendant les prestations.
Malgré le pari gagné, la promotrice Tipoko Zongo confie être à bout de forces pour poursuivre ses traditionnelles soirées d’adaptation théâtrale de contes. « Je ne sais pas s’il y aura une prochaine fois, parce que le contrat qui nous lie avec le Musée national est expiré depuis le 16 novembre. L’autre problème qui se pose est que jusque-là nous n’avons pas eu de sponsors. Aussi, le bilan des soirées de conte, de février à novembre 2024 présente des charges de 4 178 000 FCFA tandis que les recettes s’élèvent à 340 000 FCFA seulement. On est en discussion pour voir si on poursuit l’aventure ou pas », a confié la promotrice. Lire aussi : https://kulturekibare.com/2024/10/26/burkina-faso-tipoko-zongo-relance-ses-soirees-de-conte-au-musee-national/
Vivement l’accompagnement des sponsors, mécènes et autres partenaires afin de permettre à l’Association L’Afrique Conte de contribuer non seulement à l’éduction par les arts mais aussi à la sensibilisation des populations !
Ram OUEDRAOGO
Kulture Kibaré