Récréâtrales 2024 : Projecteurs sur « C la vie » de Serge Aimé Coulibaly

Récréâtrales 2024 : Projecteurs sur « C la vie » de Serge Aimé Coulibaly

« C la vie » est le titre du spectacle du célèbre chorégraphe burkinabè, Serge Aimé Coulibaly. Il était à sa deuxième représentation, le 28 octobre 2024 à l’INAFAC, dans le cadre de la 13e édition des Récréâtrales. C’est une aventure chorégraphique, surtout transdisciplinaire qui questionne l'univers traditionnel et des phénomènes mondains.

Après une trentaine de représentations dans douze pays dans le monde, l’international chorégraphe burkinabè, Serge Aimé Coulibaly et toute son armada artistique et technique ont érigé leur QG (quartier général) à l’INAFAC, dans le cadre de la 13e édition des Résidences panafricaines d’écriture, de création et de recherche théâtrales – Récréâtrales. Leur spectacle « C la vie » était à sa deuxième représentation. Lire aussi : https://kulturekibare.com/2024/10/28/recreatrales-2024-tu-dis-pdi-une-piece-visiblement-therapeutique/

Cette aventure chorégraphique de Serge Aimé Coulibaly s’inscrit dans une tradition artistique profonde et propose un récit initiatique contemporain qui invite à repenser notre manière de vivre et d’interagir dans le monde actuel. Comme il l’indique lui-même, toutes ses créations sont transdisciplinaires fusionnant le plus souvent musique, chant et mouvements du corps. « C la vie » ne déroge pas à cette tradition.

Les danseurs lors de la représentation dans la cour de l’INAFAC

Neuf interprètes à savoir une artiste chanteuse, un créateur musical et sept danseurs professionnels venus du Mali, du Cameroun, de la Suisse, de la Belgique et du Burkina Faso s’expriment sur scène.

Dans le spectacle, on les aperçoit occuper un espace public, un lieu visiblement symbolique où tout devient possible et où chaque expérience laisse une trace. Pour le spectateur profane, les mouvements du corps peuvent paraître anodins. Mais, loin de là. Selon l’éclairage du chorégraphe, « C la vie » dépeint simplement le monde et ses symboliques identitaires, et ses phénomènes mondains, etc. Il s’explique : « sur scène, nous avons recréé la situation d’une société traditionnelle avec une initiation. Ensuite, nous explorons différents niveaux de cette initiation pour finalement ouvrir sur des questions politiques. Nous avons aussi travaillé sur le grotesque, notamment l’hypocrisie et les relations politiques entre les États autour des guerres ».

Une partie de la performance ne peut être pleinement perçue ici, dit-il, en raison des contraintes techniques de la scène. Il a donc dû adapter certains éléments pour mieux les présenter. Tout au long du spectacle de plus d’une heure, il y a une succession de scènes de joie, de tristesse et surtout de questionnements.

Le créateur de « C la vie », Serge Aimé Coulibaly

Le choix des interprètes, confie toujours le chorégraphe est essentiel. Dans ce thème « C la vie », il a sélectionné des danseurs professionnels, un créateur musical du nom de Yvan Talbot (France) et une célèbre chanteuse et danseuse ivoirienne, Dobet Gnaoré. « Pour la création musicale, j’avais besoin de quelqu’un ayant une grande maîtrise des musiques traditionnelle et moderne pour apporter cette touche qui part du Burkina et s’ouvre au monde. Le choix s’est donc porté sur Yvan Talbot, musicien percussionniste et créateur de musique électronique. Quant à la chanteuse-danseuse, Dobet Gnaoré était le choix idéal. Elle est une excellente danseuse et possède une grande voix », a soutenu Serge Aimé Coulibaly.

Dobet Gnaoré manifestant toute sa reconnaissance à Serge Aimé Coulibaly pour l’aventure

Chanteuse et danseuse dans la pièce, Dobet Gnaoré avoue se sentir honorée de faire partie de ce projet. Elle affirme n’avoir rencontré aucune difficulté majeure en intégrant l’équipe. « Serge Aimé Coulibaly m’a fait confiance en m’invitant sur ce projet. J’ai pris plaisir à travailler avec lui et l’ensemble de l’équipe. J’apprécie beaucoup le travail chorégraphique, car il permet d’exprimer ce que l’on a parfois du mal à dire ouvertement. « C la vie » est donc une aventure pleine d’émotions, de joie, de tristesse, et bien d’autres ».

Une vue des danseurs et du chorégraphes à la fin du spectacle

Ce spectacle est le fruit de près de deux années de recherche et de trois mois de résidence de création. Il reste au programme, ce 29 octobre 2024 aux Récréâtrales, avant de s’afficher à Bobo-Dioulasso, à l’espace Ankata, les 31 octobre et 1er novembre prochains.

Boukari OUED

Kulture Kibaré

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