Dez Altino : Zoom sur un succès national pérenne

Dez Altino : Zoom sur un succès national pérenne

Révélé en 2006, Tiga Wendwoaga Désiré Ouédraogo dit Dez Altino règne aujourd’hui, en maître absolu sur l’échiquier musical moderne burkinabè. En 17 ans de parcours, il continue de briller de mille feux. Chose pourtant assez rare sous nos contrées, car les succès pérennes ne courent pas les rues. Et si il est vrai que le vin se bonifie avec le temps, Dez Altino en est la parfaite illustration.

Chaque album est un succès retentissant  

Tenez bon ! Dez Altino, c’est « Bon Dieu » en 2006, « N’Dolé » en 2009, « Mam ni foo » en 2013, « Sabaabo » en 2014, « Baarka » en 2016, « Beogo » en 2019 et « Saaga » en 2024. Tous les sept (7) projets ont un dénominateur commun : puiser toujours dans le terroir moaga, les rythmes traditionnels pour les fusionner avec des sonorités urbaines. Pour certains, Dez Altino officie simplement dans un style tradi-moderne (une musique moderne d’inspiration traditionnelle). Et, c’est d’ailleurs l’une des principales caractéristiques de son art.

Si les six premiers albums ont connu chacun un succès, le récent « Saaga » ne déroge pas à la règle. Il est actuellement l’hymne des Tik Tokeurs. Les challenges des internautes du clip éponyme sur les réseaux sociaux sont quotidiens. Aussi, en l’espace d’un mois après la sortie officielle de « Saaga », le 30 mai 2024, Dez Altino a déjà égrené plus d’une vingtaine de prestations dans le pays malgré la situation sécuritaire délétère. Toute chose qui témoigne de l’accueil favorable de l’opus « Saaga ». Que dire des concerts prévus bientôt à l’international ?

Toujours n°1 sur la scène en 17 ans

Une odyssée musicale qui maintient la même vivacité pendant 17 ans mérite qu’on en parle. N’est-ce pas ? C’est pourquoi, il est si judicieux, indispensable voire nécessaire de se remémorer ce riche parcours et féliciter le « Prince national » pour cette forte présence continue sur la scène. Parce que sa success story peut et doit être une source d’inspiration pour certains dans le paysage musical burkinabè où des anciennes gloires finissent parfois dans la mendicité indécente.

Musique et business

Dez Altino a débuté sa carrière en tant qu’auteur compositeur interprète. La concurrence étant très rude, s’adapter devient impératif. Le concepteur de « Wend ya Wendé » ne voulant pas rester en marge de l’évolution ou pour éviter d’être aussi une ancienne gloire larmoyante, va se construire davantage. Il est désormais courant de voir un Dez Altino qui chante et joue seul en acoustique, à l’aide de sa guitare ou de son piano.

Mieux, il s’est rendu compte que chanter et jouer, c’est bien, mais s’approprier les outils, techniques et approches de gestion de carrière, c’est encore meilleur. Il lance alors en 2018 sa structure de production et de management musical, « Altino Prod » pour faciliter sa recherche musicale et promouvoir les jeunes artistes émergents. Cette initiative a naturellement conduit à la mise en place d’un studio d’enregistrement et d’une vaste salle de répétition musicale.

Dez, de plus en plus ambitieux, au-delà de la musique, s’est intéressé à l’investissement dans l’immobilier et dans d’autres domaines afin de diversifier sa source de revenu. Il dispose à ce jour, un bistrot, une cave à vins, des biens immobiliers, etc.

Un riche parcours jalonné de distinctions honorifiques

Notre « Wend ya Wendé » est l’un des rares crooners burkinabè qui a su garder le cap sur plusieurs années sans balbutiement. Son parcours est jalonné évidemment de lauriers. Des trophées, il en a remportés. Des distinctions et reconnaissances honorifiques dont l’élévation au titre de chevalier de l’ordre de mérite, il en a tellement reçues.

Dez Altino a par ailleurs collaboré avec des grands noms de la musique africaine. Ce sont Djeneba Seck du Mali, King Mensah du Togo, Serge Beynaud de la Côte d’Ivoire, Lady Ponce du Cameroun et des célébrités au niveau local.

Si l’artiste n’a plus rien à prouver dans son pays, sa véritable conquête des grandes scènes européennes et américaines reste un casse-tête chinois. Et l’album « Saaga » entend briser le sort, car des projets de tournées en Europe et au Canada augurent d’un bel avenir, confirmant par ricochet son succès pérenne.

Malick SAAGA

Kulture Kibaré

CATEGORIES
MOTS-CLES
Partager

COMMENTAIRES

Wordpress (0)