Sauvegarde du patrimoine culturel : Koombi Culture, ASOR et IKAM BF s’engagent avec de nouveaux outils technologiques
La structure Koombi Culture, en collaboration avec ASOR (American society of overseas research) et l’Institut Kôrè des arts et métiers (IKAM) Burkina Faso, a réuni des acteurs du patrimoine culturel, depuis le 10 juillet 2023 à Ouagadougou, dans le cadre d’un projet de « sauvegarde du patrimoine tangible et non tangible ». Il s’agit de former des acteurs du patrimoine culturel sur une nouvelle technique de documentation. Afin de mieux comprendre l'intérêt d'un tel projet, nous avons pris part à un exercice pratique avec les participants, le 13 juillet 2023 à Ziniaré, dans la région du Plateau Central.
Selon le constat du fondateur de la structure Koombi Culture, Kientega Pingdewindé Gérard dit KPG, il y a des sites en voie de disparition. Si certains ont été vandalisés, d’autres par contre, courent le risque d’une usure avec le temps. Il faut faire quelque chose. C’est dans un tel contexte qu’il a, avec l’appui de l’ASOR (American society of overseas research) et de l’Institut Kôrè des arts et métiers (IKAM) Burkina Faso, jugé nécessaire et indispensable de fédérer les intelligences et les énergies pour une meilleure sauvegarde du patrimoine culturel. Pour lui, il est donc utile de s’approprier les nouveaux outils technologiques de documentation dans la sauvegarde du patrimoine culturel.
« Avec notre travail de collecte et de photogrammetry, nous pouvons arriver à sauvegarder ce patrimoine en ligne afin que les générations futures puissent en hériter. Même si un site venait à ne plus exister, les gens peuvent savoir qu’à cet endroit précis, il y a eu un site, un patrimoine tangible ou non tangible », a-t-il expliqué. C’est pourquoi, avec ses collaborateurs, ils se sont fixés pour objectif de travailler à la sauvegarde des lieux symboliques à l’aide de techniques et d’outils technologiques.
« Sauvegarde du patrimoine tangible et non tangible », le projet a consisté à former en ligne et en présentiel un certain nombre d’acteurs culturels. « Il y a la formation et il y a la sensibilisation. D’abord la formation sur les outils qui nous permettent de pouvoir sauvegarder ces sites de façon numérique, à travers Kobotoolbox, QGIS, Photogrammetry, etc. Il y aura par la suite une phase de sensibilisation », a confié le l’artiste conteur, KPG.
Du 10 au 14 juillet 2023, Koombi Culture a mobilisé les jeunes de l’atelier de la Forge, ceux de l’IKAM Burkina Faso et des étudiants en archéologie de l’Université Joseph Ki-Zerbo pour une formation en documentation du patrimoine culturel. Après 72 heures de partage et d’échanges, les participants ont ensuite été conduits dans des sites de vestiges et de sculpture sur granites pour un exercice pratique, à Ziniaré, dans le Plateau Central.
Alia Fares est archéologue et consultante pour ASOR. C’est un projet bénéfique, à l’entendre, qui va consolider les acquis des archéologues et autres experts du patrimoine culturel au Burkina Faso. « Il consiste à documenter leur patrimoine tangible et non tangible avec des logiciels de documentation en 3D… Ces participants vont apprendre à utiliser ces logiciels avec notre support et avec notre aide pour mieux documenter leur patrimoine et le préserver pour les générations futures », a-t-elle informé.
Elle poursuit en disant que les partenaires locaux au Burkina Faso sont actuellement en phase d’implémentation. « Nous donnons des instructions… Eux, ils vont documenter les données du patrimoine culturel dans un contrat phase I, phase II, phase III », a-t-elle renchéri.
Dans le projet, l’enseignant chercheur à l’Université Joseph Ki-Zerbo et gestionnaire de patrimoines culturels physiques et immobiliers, docteur Lassina Simporé joue sa partition dans la mobilisation des étudiants et des professionnels du patrimoine culturel. Les directeurs régionaux en charge de la culture du Sud-Ouest et du Plateau Central, un agent du Musée national du Burkina Faso (MNBF), etc. ont également pris part aux activités en vue de s’approprier ces nouveaux outils et techniques de sauvegarde numérique du patrimoine culturel.
Et le projet va continuer au Niger et au Mali, à en croire Alia Fares.
Ram OUEDRAOGO
Kulture Kibaré