Musique : Le temps du « consommons burkinabè »
Le 15 mai 2021, le jeune artiste burkinabè Amzy avait gagné le pari de son concert au Palais des Sports Ouaga 2000. Il avait joué pratiquement à guichet fermé.
Quelques semaines après, soit le 12 juin 2021, le « Gandaogo », passait la main à son collègue Kayawoto dans la même cuvette. L’auteur de « Rakanra biiga » avait rempli recto verso le Palais des Sports Ouaga 2000 d’une capacité d’accueil d’environ 5000 places. Ce fut un bel exploit.
Le 20 novembre 2021, l’ex compagnon de Manwdoé, Smarty affrontait courageusement le stade municipal Issouf Joseph Conombo (ex stade municipal) de 15 000 places. Visiblement sur les réseaux sociaux, ce fut succès.
Ces trois dates mémorables marquent une victoire certaine de la musique burkinabè malgré un contexte sécuritaire et sanitaire morose. Ce qui permet d’affirmer avec fierté que le public burkinabè s’intéresse de plus en plus à ses artistes locaux.
Il est pourtant de notoriété publique que le public local ne forme pas en général un bloc compact derrière ses artistes. Les Burkinabè et les mélomanes burkinabè ont toujours préféré aduler les artistes étrangers. Bon nombre de célébrités musicales afro françaises, ivoiriennes, etc. ont été et sont adoubées au Faso au détriment de nos stars locales. Mais ces derniers mois, la tendance semble être inversée. Le concert de la star africaine Diamond Platnumz, le 3 avril 2021 dans le même Palais des Sports Ouaga 2021 a connu un échec. Faute de communication ou désintéressement du public burkinabè ?
En tout cas, les mélomanes burkinabè, qui généralement, se bousculaient devant les guichets lorsqu’un artiste étranger est annoncé pour un spectacle, ont depuis un certain temps compris la nécessité du « consommons burkinabè ». Ils l’ont concrétisé avec les artistes Amzy, Kayawoto, Smarty… Cette nouvelle donne est un bel élan et il faut maintenir la dynamique.
Peut-être que le temps est venu d’assoir un nouveau paradigme et une nouvelle vision dans la sphère show-business. Il y va de la survie de nos artistes locaux qui n’arrivent pas à se faire une place au soleil, dans les autres contrées.
C’est pourquoi la dynamique du « consommons burkinabè » doit se poursuivre et se refléter dans nos habitudes de consommation musicale. Et c’est en cela que le public burkinabè est à encourager.
La Rédaction