« Akilikan » : « La voix de la sagesse » vous parle depuis Bobo-Dioulasso
RH Moulaye, Boni Lanky, Booder et Moustapha Sissoko sont les quatre artistes qui composent le groupe Afrikan’Da. Du côté de la ville de Sya, ils ont une renommée dans le slam. Depuis leur apparition officielle, premier album « Parol’à ma plume » en 2014, l’aventure les a conduits au Mali, en Côte d’Ivoire, et même en France. An 2020, le quartet a senti le besoin d’ouvrir une autre page de son histoire à travers « Akilikan » ou la voix de la sagesse. C’est le nouvel album qui a été présenté aux hommes de médias, le 6 novembre 2020 à Bobo-Dioulasso.
« Akilikan » signifie la voix de la sagesse. Composé de huit (8) titres, ce nouvel album, deuxième du genre du groupe Afrikan’Da, est adressé à l’humanité. « Akilikan est une œuvre qui est entièrement dédiée à l’homme. Il faut que d’aucuns puissent se rappeler que nous sommes des humains et nous sommes faits d’erreur, d’amour et de mystère. Il n’y a pas que nous qui sommes que des hommes, il y a des gens auxquels on doit penser constamment, mais qu’on oublie facilement », a expliqué l’un des membres du quartet, RH Moulaye. Pour soutenir davantage l’adresse de l’opus, il illustre ses propos à travers le titre « Enfants soldats », en collaboration avec la chanteuse burkinabè, Maï Lingani. « Quand vous écoutez le titre, enfants soldats, on aborde les enfants abandonnés ou oubliés. Il y a d’autres personnes qui les récupèrent pour en faire d’autres problèmes », a étayé RH Moulaye. Même chœur avec le titre Camille, qui traduit l’histoire d’une fille délaissée à Bamako et recueillie par une tierce personne pour une éducation appropriée. Le titre Hannibal, rend également un vibrant hommage à un ami du groupe qui a tiré sa révérence si jeune. Dans Reflet, inspiré d’un film documentaire sur les zoos humains, un pan de l’histoire de l’homme noir qui semblait être dans les oubliettes est mis au grand jour.
L’opus « Akilikan » est une recherche à la fois slam et musique. Les quatre garçons adaptent leur art à leur guise. Un univers artistique assez difficile à définir du fait du style intrinsèque, mais également de l’originalité des instruments de musique exploités. « On a pris tout le temps pour choisir minutieusement les instruments de musique qu’on voulait et qui figurent dans l’album. Ces instruments ont été joués en studio. Il s’agit principalement du N’goni de Moustapha Sissoko qui nous accompagne toujours. Il y a également la calebasse à eau, le djembé, etc. » , a confié RH Moulaye. Dans ce chef-d’œuvre, Afrikan’Da a collaboré avec d’autres artistes dont le talentueux rappeur, Smarty. Vous apercevrez les couleurs dans Point de vue.
A travers « Akilikan », le groupe bobolais, a pour ambition de parcourir le monde et se faire connaître davantage. Loin de focaliser son marché à Bobo-Dioulasso, il compte conquérir tous les Burkinabè et aussi le marché malien, dans lequel il a une bonne connexion. « Tous les quatre, nous avons un grand lien avec le Mali. Afrikan’Da est beaucoup adopté au Mali. Il est beaucoup plus connu à Bamako qu’à Ouagadougou. Le groupe est plus apprécié sur le plan malien en slam », a révélé RH Moulaye.
« Akilikan » est une production du Label Afrikan’Da Officiel (LAO) et soutenu par le Fonds de promotion culturelle du Bureau Burkinabè du Droit d’Auteur (BBDA). C’est d’ailleurs, sous la houlette de LAO que se tient chaque année, le Festival international d’éloquence slam éveil, dans la ville de Bobo-Dioulasso où plusieurs établissements scolaires et universitaires sont en compétition. Le lauréat représente le Burkina Faso à la Coupe d’Afrique du slam et de poésie.
Vous voulez en savoir davantage sur le groupe Afrikan’Da ? Rendez-vous le 5 décembre prochain à l’Institut Français de Bobo-Dioulasso pour le concert dédicace.
Malick SAAGA