« La patrie ou la mort » : La 48e création majeure du CITO traite l’insécurité
Le Carrefour International de Théâtre de Ouagadougou (CITO), a ouvert au public, dans la soirée du 5 novembre 2020, la finalisation de sa 48e création majeure intitulée « La patrie ou la mort ». Il s’est agi du filage avant la grande première, prévue pour le 11 novembre prochain. C’est une pièce intéressante de théâtre, écrite par Mahamadou Tindano qui dépeint l’insécurité et son corollaire d’instabilité sociale.
Face aux recrudescences des attaques terroristes, une partie du pays se vide de ses habitants. Certains sont donc contraints de quitter leur lieu habituel, car la situation est quotidiennement menaçante. Ousmane, tentant de se refugier dans une autre zone plus paisible, a été par malchance accusé à tort de terroriste, et lynché par la population. Sa sœur découvre sa dépouille et tente de persuader l’armée nationale qu’il ne s’agissait pas d’un fou d’Allah. La vindicte publique, aurait-elle eu raison du pauvre jeune homme sur fond de discrimination ethniciste ou des règlements de compte entre individus ?
La méfiance des uns et des autres a fragilisé le tissu social laissant amplifier la peur et la psychose générale. Face à un tel contexte, l’armée nationale est restée sereine, digne et intègre. Au front, elle veille non seulement au grain, mais c’est encore elle qui sensibilise, porte secours, soigne et trouve du refuge aux déplacés internes.
La pièce est assez sensibilisatrice. Elle campe, comme vous l’aurez constaté sur l’insécurité dont vivent certains peuples africains. Et pour y faire face, une résilience des populations s’impose. Dans « La patrie ou la mort », la grande responsabilité de l’armée nationale a fini par galvaniser les populations qui, à bout de souffle, ont enfin décidé de ne plus fuir l’ennemi. C’est ce que constate aussi cette jeune élève du Collège Notre Dame de Kologh-Naaba, Grâce Elena Compaoré. Elle dit retenir de cette pièce qu’elle venait de suivre le filage avec ses camarades, « toujours avoir confiance aux forces de l’ordre, toujours y croire ».
C’est en se mettant débout comme un seul homme que les populations ont pu désormais affronter les forces du mal même sans arme. N’est-ce pas cela la meilleure résilience ? Ne plus avoir peur, arriver à dompter la psychose et enfin arrêter de fuir !
« La patrie ou la mort » est un texte écrit par Mahamadou Tindano, ancien membre du comité artistique du CITO. La co-mise en scène a été assurée depuis le 7 septembre passé par Athanasse Kabré et Maïmouna N’Diaye. Il est interprété par (10) comédiens dans une scénographie de Issa Ouédraogo. « La patrie ou la mort » est la 48e création majeure du CITO qui sera ouverte au public, du 11 novembre au 5 décembre 2020 au CITO. Vous êtes invités chaque mercredi, jeudi, vendredi et samedi à 20 heures 00 minutes, pour des prix d’entrée de 1000 FCFA (élèves et étudiants) et 1500 FCFA (adultes).
Malick SAAGA