Projet de société du CDP : Le langage culturel d’Eddie Komboïgo
Nous sommes en pleine campagne électorale au Burkina Faso. Ouverte le 31 octobre 2020, les candidats en lice pour les élections couplées présidentielle et législatives, du 22 novembre prochain, ont 20 jours pour convaincre l’électorat. Alors, ils sillonnent les coins et les recoins du pays, abordent les quartiers et villages pour prêcher leurs « évangiles politiques ». Mais en réalité, que vaut leurs projets de société respectifs ? Car c’est en partie, sur la base de leur programme que ces émules pourront mieux garantir leur grand fauteuil à Kosyam (présidence du Faso) et des sièges à l’hémicycle.
Nous nous sommes intéressés dans ce premier exercice, du projet politique du président du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), Wend-Venem Eddie Constance Hyacinthe Komboïgo. Il expose « un nouveau pacte pour l’édification d’un Burkina de paix et de prospérité » en 75 pages. Dans ce mémoire, quel est la place de la Culture, des Arts et du Tourisme ? La page 55 de son projet de société s’y attèle donc.
Pour Eddie Komboïgo, « la dimension culturelle est importante dans toute action humaine ». Et si toutefois, il venait à briguer son tout premier mandat présidentiel, son ambition serait au cours de son quinquennat politique de faire du Burkina Faso, un « pôle majeur d’activités culturelles en Afrique de l’Ouest ».
Pour s’y prendre, il entend préserver la diversité culturelle en vue de promouvoir, selon ses propres termes, l’inculturation et aussi la consolidation de la cohésion sociale ; renforcer des capacités institutionnelles du secteur de la culture ; encourager la création d’une véritable industrie culturelle qui participe pleinement au développement du Burkina Faso ; soutenir la production et enfin renforcer la diplomatie culturelle.
Le plus important pour lui, dans le développement culturel, est le tourisme. Il sera mis en œuvre, à l’en croire, « une nouvelle politique de l’offre touristique qui permettra de valoriser le tourisme et d’en faire un secteur économique à haute valeur ajoutée ».
Pour ce faire, identifier le potentiel touristique burkinabè, aménager et restructurer des sites répertoriés, s’avèrent ingénieux selon le candidat du CDP. Il compte soutenir le développement des infrastructures d’hébergements, de transport et de restauration. « Un accent sera mis sur la valorisation des mets burkinabè », laisse-t-il entendre. Il va privilégier l’écotourisme, le tourisme culturel et le tourisme d’affaires. Il entend également appuyer la formation aux métiers du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration afin de pallier, évoque-t-il « le manque de professionnalisme dans ces secteurs de notre pays ». Le plus palpable et innovant dans son projet de développement touristique est la création d’une police spéciale pour assurer la sécurité des sites et des touristes.
Voici, ce à quoi se résument la Culture, les Arts et le Tourisme dans le programme politique quinquennal de Eddie Komboïgo s’il venait à être élu président du Faso. Discours creux ou réaliste ? Démagogie ou véritable engagement ? Pour l’heure, il ne faudrait pas devancer l’iguane dans l’eau.
La Rédaction
